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Recouvrement commercial : une somme de paradoxes qui devrait faire réfléchir sur le bien-fondé du recours systématique à la procédure judiciaire.

Le client n’est pas celui qui commande, mais celui qui commande et paye. Sinon, c’est un débiteur.

Le reste n’est que paradoxes :

  • Utiliser des moyens coercitifs pour se faire payer entraîne presque systématiquement la perte du client sans garantir le recouvrement de la créance.
     
  • Les PME, TPE et professions libérales hésitent parfois à se montrer trop pressantes de peur de déplaire au client, alors que celui qui travaille sans se faire payer ne se fait pas respecter.
     
  • Le recouvrement doit être rapide, car la solvabilité du débiteur risque de se dégrader. Pourtant, un bon procès est d’abord un procès évité, plus qu’un procès gagné.
     
  • Le recouvrement de créances incontestables (de loin les plus nombreuses) est simple à mettre en œuvre sans recourir à une société de contentieux ou un avocat, mais de nombreuses entreprises et professions libérales y renoncent. On constate pourtant dans le non-recouvrement des impayés pèse souvent lourdement dans le bilan des entreprises en difficulté.

Le recouvrement est une corvée dont on se passerait volontiers, mais son intérêt intellectuel rejoint son objectif d’efficacité : il faut être imaginatif, cesser de raisonner en pur juriste ne pensant qu’à l’injonction de payer et au référé-provision. Un huissier que j’avais interviewé en vidéo pour les besoins des formations de l’IDP, m’avait dit qu’on « ne tondait pas un œuf ». En d’autres termes, faire condamner un débiteur ne sert à rien si aucune saisie de peut être pratiquée, du fait de son insolvabilité, ou s’il dépose son bilan. Foncer tête baissée vers le procès est donc une absurdité, a fortiori si l’on veut garder son client, qui après tout, n’a peut-être qu’une difficulté passagère.

Je regrette que les alternatives au procès soient si souvent négligées, ne serait-ce que parce qu’il est possible d’obtenir un titre exécutoire (qui est l’objectif du procès) par d’autres moyens.

En juillet 2017, j’avais mis en ligne une mini formation gratuite de 35 minutes consacrée au recouvrement des impayés, que vous pouvez toujours visionner à cette adresse : https://www.youtube.com/watch?v=s_1RxRgCjxE&t=169s.

Pour l’anecdote, un internaute souligna dans son commentaire son utilité… pour les débiteurs !